Quand vous pensez à Dieu, quel est le premier mot, le premier qualificatif qui vous vient en tête ? Amour, bien sûr ! Oui ! Dieu est Amour, et c’est son essence même. C’est ce qui le définit dans sa relation constante et totale entre le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Maintenant, quand vous pensez à vous, comment voyez-vous que Dieu vous a créé ? Pourquoi vous a-t-il créés ? Pourquoi êtes-vous sur Terre ? Il vous a créés, il vous a voulus pour vous aimer et pour que vous puissiez l’aimer.
Dieu nous a englobé dans son grand projet d’amour. Voilà ce qu’exprime l’apôtre Paul dans ces quelques lignes (Romains 8.29-30) : « Nous savons, du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. »
Il y a 2 choses dans cette affirmation de Paul :
- la première, c’est que vous et moi sommes destinés à être semblable à Christ, et
- la deuxième, c’est que nous sommes aussi destinés à régner un jour avec lui dans sa Gloire.
Donc, le but ultime de Dieu est de nous asseoir un jour à la droite de Christ. Mais pour cela, nous sommes appelés à devenir semblable à lui, pour pouvoir aussi régner un jour avec lui. Du coup, la grande question de notre vie, c’est : « Comment Dieu va-t-il nous rendre semblables à Jésus-Christ, et dignes de lui pour le jour de son retour » ?
Voici 3 vecteurs que le Père utilise pour former l’image de son Fils en nous :
1. Premier vecteur : les disciplines spirituelles
Jésus a dit à ses disciples : « Le disciple n’est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître » (Luc 6.40). Quand un homme hébreux se mettait à l’école d’un rabbi juif, son objectif était d’apprendre de lui et de lui ressembler. Et l’école de Jésus était une école concrète, une école de vie ! Être disciple, c’est chercher à ressembler à son maître, mais c’est aussi se soumettre à des disciplines. « Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples » (Luc 11.1). Puis Jésus apprit à ses disciples le notre Père.
Les disciplines spirituelles sont nombreuses et de plusieurs ordres : Il y a, notamment, les disciplines intérieures de la prière, de la méditation de la Parole, de l’étude de la Parole ; puis il y a aussi les disciplines extérieures de la simplicité, de la soumission, et du service. Il n’y a pas lieu d’en parler ici en détail, mais je vous recommande l’excellent ouvrage de Richard Foster intitulé « Éloge de la discipline »
2. Deuxième vecteur : les relations spirituelles
C’est au contact direct de Jésus que les disciples ont appris à dépendre du Père par la foi, à être des témoins, et à développer un cœur de serviteur. Mais Timothée, lui, a pris Paul pour modèle. Paul était un vrai modèle spirituel. Il pouvait dire : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ ». Paul, avant de mourir, dit à son « protégé » Timothée (2 Timothée 3.10-11) : « Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma patience, mon amour, ma persévérance, mes persécutions, mes souffrances ». Il y a là un modèle biblique. Dieu, dans sa pédagogie, vient nous montrer l’exemple à suivre, et nous appelle à prendre pour modèle ceux qui suivent l’exemple de Christ dans sa vie… et aussi dans ses souffrances, sur le chemin de la Croix.
Les relations spirituelles sont nécessaires à notre croissance, et forment une constellation qui se trame autour de nous. Cela commence dans la famille, et çà se poursuit… au sein de l’église, puis à travers les amitiés spirituelles, et le choix de modèles spirituels… Des personnes ayant sur nous une influence positive peuvent nous servir de mentors ou de conseiller. Pour approfondir la question du mentorat biblique, le blog Paroledementor est une ressource précieuse.
3. Troisième vecteur : les circonstances spirituelles
Les circonstances spirituelles de nos vies sont diverses. Mais une chose est certaine, ce n’est pas seulement à travers nos réussites que nous n’apprenons. C’est aussi à travers nos échecs et nos souffrances. Pierre parle d’ailleurs de la mise à l’épreuve de notre foi :
« vous êtes maintenant, pour un peu de temps, puisqu’il le faut, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi éprouvée — bien plus précieuse que l’or périssable, cependant éprouvé par le feu — se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ ».
De même que le feu purifie l’or, ainsi l’épreuve, les afflictions et la souffrance purifient et fortifient notre foi en Dieu.
« Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». Voilà ce que Jésus dit de lui-même en Jean 12.24. Jésus est le grain de blé divin qui a été semé sur cette terre de souffrance pour porter beaucoup de fruit, et attirer beaucoup d’hommes à lui. Et c’est par sa mort, sa mort à la croix, que Jésus attire les hommes à lui : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12.32).
Nous aussi, nous sommes appelés, à la suite de Christ, à porter notre croix, et à souffrir. C’est ce que Jésus a dit à ses disciples :
« Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera » (Marc 8.36-37).
Aussi, de même que c’est le semeur qui choisit où il va jeter son grain, c’est Dieu lui-même qui va décider des circonstances par lesquelles la souffrance va nous rendre semblables à son fils. Ce n’est pas nous qui choisissons nos circonstances, mais c’est Dieu. Comme dit le vieux cantique :
« Je ne sais quelle est la mesure de joie et de douleur, que pour moi, faible créature, réserve mon Sauveur. Mais, je sais, qu’en lui j’ai la vie, il m’a sauvé dans son amour ; Et gardé par sa main meurtrie, j’attends l’heure de son retour ».
Conclusion
Dans le confort de notre monde sécularisé, nous ne savons plus vraiment ce que souffrir pour la cause de Christ veut dire. Nous ne savons pas non plus quelles seront les conditions de liberté accordées aux chrétiens à l’avenir. Aussi, je suis convaincu que beaucoup de chrétiens n’osent pas témoigner parce qu’ils ont peur de souffrir. Ne perdons donc pas de vue que Dieu, pour nous former à l’image de Christ, à sa ressemblance, va permettre la souffrance dans notre vie. Soit par la persécution, soit par des circonstances tout à fait personnelles. Les souffrances de la vie, par exemple, sont dans sa main.
Les chrétiens pensent trop souvent que leur vie devrait être une vie tranquille, sans anicroche, sans problèmes, sans tensions. C’est faux ! Pierre, dans sa première épître, pose l’appel du Christ dans ces termes :
« De fait, c’est à cela – souffrir en faisant le bien – que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour nous, nous laissant un exemple afin que nous suivions ses traces » (1 Pierre 3.21).
Nous sommes ainsi appelés à suivre Christ dans l’exemple qu’il nous a laissé dans ses souffrances. Il nous faut donc, dans notre vie de témoin, développer une juste théologie de la souffrance.
Pour finir, quelques questions de réflexions :
- Quels sont les vecteurs que Dieu a utilisé, ou est en train d’utiliser pour me faire grandir ?
- L’attitude de Jésus face à la souffrance, dans sa vie et sur le chemin de la Croix, m’interpelle-t-elle encore ?
- Mon rapport à la réalité de la souffrance dans ma vie doit-il changer ? Pourquoi ? Et comment ?
- Y a-t-il une épreuve, traversée dans la foi, qui a produit son fruit dans ma vie ? Réfléchissez comment encourager quelqu’un avec ce témoignage.
Alain Stamp, édité par Aurélien Bloch
