Se poser la question de la pertinence de notre foi dans un monde pluri-religieux

Nous vivons dans un monde sécularisé, au sein duquel l’incroyance est devenue la croyance par défaut. Cependant, affirmer que le spirituel est absent des croyances du français moyen serait un raccourci malheureux. En effet, une des facettes du rapport de notre société à la religion est le pluralisme. Avant de témoigner avec persuasion au milieu d’un monde pluraliste, voici deux préalables nécessaires :

1. Prendre conscience de la mosaïque de croyances de notre société

Aujourd’hui, Internet rend accessibles les religions qui s’exercent un peu partout dans le monde. L’Occident a accès aux religions orientales, de même que l’Orient a accès aux religions qui s’exercent traditionnellement en occident. Cela est incontestablement un très grand progrès pour l’humanité. Mais cette découverte mutuelle façonne donc une nouvelle carte des religions dans le monde. En plus de l’importance croissante de la population musulmane issue de l’immigration, les spiritualités orientales exercent partout leur influence… Que ce soit sur les ouvrages de développement personnel, les médecines alternatives, les mouvements écologistes, ou encore les films à succès comme Avatar.
Les religions monothéistes côtoient donc de nouvelles spiritualités qui ont le vent en poupe, et ce sont des spiritualités sans Dieu. Le bouddhisme exerce un fort pouvoir de séduction en répondant à un besoin : gérer sa propre souffrance et trouver la paix intérieure au milieu d’un monde malade et fébrile. A travers des exercices corporels et un travail sur le mental, le méditant qui pratique l’attention juste ou méditation en pleine présence (ou conscience), est appelé à accueillir avec bienveillance ses émotions pour s’en détacher, et calmer le mental. Dans les spiritualités ésotériques, le méditant va chercher, au contact de la nature ou par les postures de son corps, à s’ouvrir à une énergie divine présente dans l’univers et à l’intérieur de lui-même. Dans ces systèmes de pensée, proches du panenthéisme hindou, le divin se confond avec le potentiel humain. Il se mue en une énergie, ou en une essence impersonnelle.
Témoigner aux adeptes de ces nouvelles spiritualités, c’est relever de nombreux défis ! Défi de témoigner d’un Dieu transcendant, qui nous dépasse à celui qui recherche le divin à l’intérieur de lui-même, sur le plan immanent. Défi de témoigner de l’existence d’un Dieu personnel à celui qui croit en une énergie impersonnelle.

2. Nous poser la question de la pertinence de notre foi chrétienne

Quelle vision avons-nous de ce qu’est la foi ? Est-elle, pour nous, un saut dans l’irrationnel ? Avons-nous des raisons de croire qui fondent notre foi, et que nous sommes capables d’exprimer clairement ? Avoir et développer une foi réfléchie, ce n’est pas une option, c’est essentiel ! Il s’agit, pour nous, d’avoir une foi solide qui résiste à l’épreuve du doute et de la remise en question. Avez-vous déjà essayé de mettre des mots sur votre espérance et sur le contenu de votre foi ? En quoi, en qui croyez-vous ? Commet le dire avec des mots simples, et dans l’ordre ? Apprenons à mettre des mots sur notre relation avec Jésus, et à l’expliquer en des termes clairs et compréhensibles.
Pourquoi sommes-nous chrétiens, et ne sommes-nous pas des adeptes des autres religions ? Pourquoi ne sommes-nous pas musulmans, juifs, bouddhistes, hindouistes… ? Pourquoi la Bible enseigne une chose et pas son contraire ? Pourquoi dit-elle ceci et non pas cela ? Pourquoi les enseignements de la Bible sur Dieu, la création, l’homme, le péché, la vision du monde, serait-ils plus pertinents que les autres visions enseignées dans les religions orientales ou monothéistes – comme le judaïsme ou l’Islam ?
Quelle est l’intelligence de la foi chrétienne ? Si nous voulons témoigner avec pertinence dans un monde pluri-religieux, cette dernière question doit nous habiter. Alors, mettons-nous à la tâche !

Conclusion

Si autrefois, il suffisait aux jeunes de grandir en occident, dans des familles et des églises chrétiennes, pour adopter la foi chrétienne. Aujourd’hui, cela ne tient plus ! Les jeunes issues de nos églises côtoient régulièrement des personnes ayant une autre vision du monde, ou une autre religion. Ils ont donc besoin de la raison de leur foi. Pourquoi croient-ils ? Pourquoi se disent-ils chrétiens ? Il ne faut pas qu’ils se disent chrétiens simplement parce qu’ils sont issus d’une famille ou d’une tradition chrétienne ! Cela serait catastrophique, comme argument ! Et c’est pour cette raison que l’apôtre Pierre dit clairement, dans 1 Pierre 3.15 : « écoutez, il faut que vous soyez prêts à donner raison, à argumenter au sujet de votre foi, de l’espérance qui est en vous ». Il nous revient donc de chercher le pourquoi de ce que nous croyons et de ce que nous affirmons.

Article écrit par Aurélien Bloch, d’après une session Tous Témoins de Karim Arezki

Cet article a été écrit par Aurélien

Aurélien est évangéliste-formateur. Il est membre de l'équipe de la plateforme TousTémoins.com

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