Le témoignage vivant de notre unité au milieu d’un monde divisé

Dans un monde atomisé où l’individualisme est roi, et ou la solitude est un fléau… Dans un monde marqué par un nombre croissant de familles déstructurées de toutes classes sociales, le témoignage d’unité de l’église est puissant. Jésus a dit ces paroles :
« qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés, comme tu m’as aimé » (Jean 17.23).
« Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13.34-35).
Pour que le monde reconnaisse que nous sommes ses disciples, nous – les chrétiens – sommes donc appelés à nous aimer les uns les autres. Et c’est à l’intérieur de l’église que se manifeste l’unité et l’amour désirés et voulus par notre Seigneur.
Mais quelle est cette unité ? Quel est son fondement ? Quelle est sa puissance ? Et comment la cultiver ?

1. Le fondement de notre unité : Christ la Pierre angulaire

L’apôtre Pierre nous rappelle, en ces termes, quel est le fondement de notre unité :
« Approchez-vous de Christ, la pierre vivante rejetée par les hommes mais choisie et précieuse devant Dieu, et vous-mêmes, en tant que pierres vivantes, laissez-vous édifier pour former une maison spirituelle, un groupe de prêtres saints… » (1 Pierre 2.3-4).
Il ne s’agit pas pour nous d’être un entassement de pierres mortes, car au milieu des tas de pierres, il y a des serpents. De même, là où il y a un manque d’unité en Christ, le péché et les discordes se multiplient et empoisonnent les relations. Pierre nous révèle, ici, le fondement de notre unité chrétienne, qui est notre proximité et notre alignement avec celui qui est lui-même la pierre angulaire, le Christ.
Mais comment, nous qui sommes des pierres vivantes, pouvons-nous nous aligner sur celui qui est la pierre d’angle, et donne sa cohérence à tout l’édifice ? Le Christ nous a donné le modèle d’un amour parfait. Un amour qui sert humblement le prochain et considère les intérêts de l’autre avant les siens. Un amour qui se donne, un amour qui pardonne, un amour qui va jusqu’au bout. En accueillant cet amour dans nos vies, nous avons reçu l’unité de l’Esprit. Cette unité, nous n’avons pas à la produire par les efforts de notre nature propre. Au contraire, nous la recevons comme un cadeau de Dieu. Et cette unité donnée, ce cadeau de l’Esprit de Christ en nous, nous sommes appelés à le conserver. Comment cela ? En restant humbles, comme Jésus, qui a manifesté son amour en lavant les pieds de ses disciples.

2. La puissance de notre unité : un témoignage qui détonne devant le monde

On le voit dans les transports en commun, chacun est enfermé dans sa bulle, pianotant sur son smart phone. Selon une enquête, un français passe en moyenne 20 heures par semaine devant un écran dans le cadre de son activité professionnelle, et 36 heures pendant son temps libre, soit 8 heures par jour . La peur de l’autre nous pousse à nous éviter. La solitude est un des plus grands fléaux de notre époque. Notre société est marquée par les stigmates d’un individualisme croissant. Les témoignages à ce sujet sont nombreux. Une personne a un malaise, ou encore elle est victime d’une agression, et les gens, autour, passent leur chemin. Chacun fréquente des gens qui pensent comme lui. Entre voisins, on ne se connaît pas, et on s’ignore même parfois.
Mais plus que jamais, lorsque des chrétiens d’origine et d’arrière plan différent sont passé des ténèbres à sa merveilleuse lumière et célèbrent Dieu ensemble, le rayonnement de ce témoignage est exceptionnel. Dans son livre « décider de grandir » et son chapitre sur la multiculturalité, Christophe Short va jusqu’à dire que « l’unité dans la diversité que vit l’église est une des plus grandes contributions à la société française » . Et c’est aussi ce que disait en son temps Françis Schaeffer : « La meilleure défense de la foi n’est pas une argumentation bien ficelée, mais une vie communautaire de qualité ».

3. La maturité de notre unité : un cadeau divin que nous sommes appelés à cultiver

Les lecteurs la lettre de Pierre étaient un mélange de pagano-chrétiens, de prosélytes juifs convertis, et de juifs convertis. Notre monde, lui aussi, est multiculturel. Et cela ne se passe pas toujours sans tensions ! Voyez comment nos quartiers urbains sont mal considérés par les autorités ! Un fossé qui se creuse entre plus riches et plus pauvres. Mais malheureusement, des préjugés et du racisme, il y en a aussi dans l’église. Mais nous devons les combattre et les vaincre au nom du Christ.
L’unité, çà se cultive ! Chris Short parle de l’excellence du témoignage de notre unité, mais il souligne également que cela ne se fait pas tout seul. Je le cite : « La cohabitation de cultures et de nations différentes au sein d’une même église ne garantit ni la communion ni la réconciliation. Il faut être intentionnels » . Nous devons être intentionnels. Évidemment, il ne suffit pas juste de dire : « dans notre église, 13 pays d’origine sont représentés ». Non ! Nous devons aussi apprendre à laisser la place, apprendre à donner une place à ceux qui louent Dieu d’une autre manière, à ceux qui le servent d’une autre façon, et cela demande de l’écoute, de la compréhension, et aussi une certaine prise de risque. Et je crois que c’est un vrai défi pour l’église aujourd’hui : çà fait partie du rayonnement et du témoignage.
Pour que nos églises grandissent dans l’unité, il est aussi important de créer des structures favorables aux relations et à la communion fraternelle. D’où l’importance des groupes de maison et d’étude biblique, des groupes de croissance et de partage. Ce sont des endroits où les gens grandissent ensemble dans la foi, ET dans la connaissance mutuelle, la redevabilité, et l’humilité.
Paul, qui exhortait les croyants ainsi : « efforcez-vous de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éphésiens 4.3) a aussi donné, dans le même chapitre d’Éphésiens, notre objectif commun, à nous qui sommes l’église :
« jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (Éphésiens 4.13).
Ce qui permet d’atteindre cette unité, c’est l’œuvre du ministère, accomplie par tous les croyants et par les ministères qui travaillent à leur équipement (4.11-12) ; mais c’est aussi « en disant la vérité dans l’amour que nous croîtrons en celui qui est le chef, Christ » (4.15) ; et c’est dans l’amour que le corps s’édifie lui-même à travers les jointures qui le soutiennent fortement (4.16). Que sont ces jointures, si ce n’est nos relations fraternelles ?

Conclusion

Comme le dit si bien Chris Short, « L’Église du 21ème siècle sera relationnelle ou ne sera pas ». « L’église locale est un lieu où les chrétiens apprennent à vivre ensemble. Si cette réalité a toujours fait partie de la pensée divine, la triste évolution de notre société la rend d’autant plus incontournable pour les églises qui veulent grandir » .
Pour finir, une question d’application : Comment ma communauté locale peut-elle impacter le monde, de façon intentionnelle et concrète, par le témoignage de son unité et de son amour ? Ayant reçu en cadeau l’unité de l’Esprit, grandissons dans l’unité de la foi. Devenons des chrétiens matures, toujours plus semblables au Christ qui nous a appelés, toujours plus remplis de son Amour agissant, et le témoignage de notre unité sera puissant.

Article écrit par Aurélien Bloch, d’après une session Tous Témoins de Olivier Pfinstag

Cet article a été écrit par Aurélien

Aurélien est évangéliste-formateur. Il est membre de l'équipe de la plateforme TousTémoins.com

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