Dans un précédent article, nous avions découvert l’approche de Jésus, en 3 étapes, pour aller chercher la personne qui se cache derrière la question posée. Dans cet article, nous vous proposons une séance de travaux pratiques :
Imaginez, un musulman, un témoin de Jéhovah, ou un unitarien vous interpeller :
« Çà n’a pas de sens, cette histoire de Trinité, enfin ! Dieu est Dieu et c’est le seul ! Pourquoi dire qu’il est un et 3 ? Même mathématiquement, çà colle pas ! ».
1) Quelle est la personne qui me pose cette question ?
Si c’est une personne d’arrière plan musulman, elle a toujours entendu dire que Dieu unique, c’est Allah ! le seul, l’unique. Et donc, çà ne fait effectivement aucun sens pour elle qu’un Dieu qui soit 3. En plus, il existait une fausse compréhension de la Trinité, perçue comme une Triade de 3 divinités : Le Père, le Fils, et la Sainte vierge ! Certains musulmans croient dur comme fer que les chrétiens adorent 3 dieux. Le saviez-vous ?
2) Quelle question pourrait-on poser en retour ? Comment on dépasse cette question pour aller chercher cette personne dans sa question ?
On pourrait l’interpeller ainsi :
« Pourquoi est-ce que c’est si difficile d’imaginer un Dieu qui est difficile à comprendre ? Pourquoi est-ce que c’est difficile d’imaginer un être tellement complexe qu’on ne peut pas le comprendre ? S’il est Dieu, cela ne devrait pas nous surprendre ! ».
C’est ce que Paul, à Athènes, a essayé de démontrer. La divinité n’est semblable ni au bois et la pierre, ni aux hommes avec leurs sautes d’humeur et crises de colère. Finalement les dieux grecs, qui étaient colériques, étaient un peu comme nous. C’était une projection anthropologique. Ce n’étaient que des super-humains, mais il n’étaient pas fondamentalement différents, alors que le Dieu du christianisme, lui, est radicalement différent de ces divinités, et il est radicalement différent de nous : il est le Tout-Autre. Dieu n’est pas un pur produit de notre imagination, un être façonné par notre esprit. Au contraire ! C’est lui, qui nous a façonnés ! Et il nous a créés à son image. Le fait que le Dieu trinitaire soit tellement éloignés de notre mathématique humaine et de nos schémas mentaux, tellement complexe, tellement impossible à comprendre… C’est cela qui nous indique qu’il est d’une nature différente de la notre, car il est Dieu : il est unique, et il est le seul et l’unique.
3) Comment inviter la personne à faire un pas de plus en direction de Jésus ?
Avec une personne musulmane, parler de la divinité de Jésus est délicat. Il peut être judicieux de montrer d’abord comment Jésus se distingue de tous les autres prophètes, ce que le Coran reconnaît également. Selon le Coran, Jésus est le seul prophète sans péché, né par un miracle de l’Esprit. Et il est également le seul à être ressuscité par Dieu à la fin des temps pour juger le monde. Étonnant, n’est-ce pas ? Que nous parlions à un musulman, un témoin de Jéhovah, ou un unitarien, invitons la personne à lire un évangile, et à se faire par elle-même une idée sur la vraie nature de Jésus. Même les musulmans ont du respect pour les livres chrétiens, et pour l’Évangile (Injil en arabe).
En amenant la conversation sur le terrain du Dieu Tout-Autre, nous montrerons notre respect pour sa sainteté, ce qui appellera le respect du musulman craignant Dieu. En invitant la personne à lire l’Évangile par elle-même, nous la mettrons au contact de Jésus, qui saura se révéler à elle par son Esprit Saint. Portons la personne dans nos prières devant le trône de Dieu, et plongeons là dans les Écritures, car « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10.17).
Raphaël Anzenberger et Léa Rychen, édité par Aurélien Bloch
